Issi Bâ, les joyeux tissus

11 avril 2016

On continue dans les interviews de créateurs avec une jeune et jolie marque de sacs et pochettes fait-main à Paris : Issi Bâ ! J’avais rencontré la créatrice, Céline, lors d’un salon. C’est drôle car avant de lui parler, je l’avais croisée dans les allées du salon et j’avais flashé sur son look et plus particulièrement sur son manteau coloré… Mais je n’avais pas osé l’arrêter pour lui demander d’où il venait (vous savez de quoi je parle). Donc quand je l’ai finalement rencontrée et que j’ai appris qu’elle avait lancé sa marque de sacs (fin 2014), j’avais hâte de découvrir ses créations !

Je n’ai pas été déçue 🙂 J’ai notamment eu un coup de coeur pour le motif « toucan » (j’ai une passion pour les toucans). J’adore les formes de ses sacs, les imprimés, les couleurs, les matières texturées… Et puis point très important pour moi : les sacs de Céline sont des sacs en bandoulière (je ne porte que ça) !

Je vous laisse découvrir l’engagement social et environnemental de la marque avec l’interview de Céline !

Céline, la créatrice, pour l’anniversaire d’Issi Bâ

Comment se déroule le processus de création et de fabrication ?

Mon processus de création est assez intuitif. J’ai parfois une idée fixe en tête un an et demi à l’avance et puis d’autres jaillissent au dernier moment, juste avant de lancer la prod. J’élabore toujours des palettes de couleurs en amont mais je me laisse guider par les tissus que je trouve : une couleur magnétique, un motif qui m’évoque une histoire, une texture originale. La production est assurée par un atelier d’insertion de femmes située en Seine Saint Denis pour ce qui concerne la partie textile. La pose du cuir et les finitions sont effectuées par moi-même et mon assistante dans mon atelier de Montrouge. Les quantités tournent autour de 15 pièces en moyenne pour chaque modèle (parfois plus et parfois quelques pièces uniques aussi).

D’où viennent les matières premières ?

Les matières premières sont sourcées en France et en Europe. Une bonne partie de mes tissus provient de magasins de déstockage de tissus haut de gamme. Ce sont des excédents de rouleaux dont les marques de luxe se séparent en fin de saison. J’achète aussi en première main, en particulier du tissu destiné à l’ameublement, bien résistant pour mes sacs. Le cuir provient principalement d’Italie et de France (en tout cas toujours de l’Union européenne).

Comment fixes-tu les prix ?

Mes prix sont naturellement calculés sur la base du coût des matières premières utilisées et de la main d’œuvre nécessaire à la réalisation du produit. Ma marge est vraiment minime sur certains modèles, complexes à réaliser. Sur d’autres, elle est meilleure. L’équilibre du tout me permet de continuer.

Es-tu attachée à la mode éthique ? Quelles sont tes habitudes en matière de shopping ?

C’est un mouvement qui commence à prendre de l’ampleur et c’est très positif. J’y crois énomément. La mode est quand même sensée nous faire rêver mais lorsque les conditions de production d’un vêtement porte atteinte à la dignité humaine et pollue massivement la planète, il y a de quoi déchanter, non ? J’ai de plus en plus de mal à dépenser mon argent chez les grandes enseignes low cost. J’ai trop le sentiment de contribuer à l’exploitation de l’homme par l’homme et franchement, je trouve ça tout pourri pour mon karma ! (et là, tu te demandes si la créatrice d’Issi Bâ n’est pas un peu mystique sur les bords…) J’adore faire les friperies, chiner. Je trouve aussi plein de bonnes affaires sur Videdressing. J’y passe des heures ! A l’occasion, je m’offre ou me fait offrir une belle pièce de créateur. Et lorsque je suis contente d’un vêtement, que je vois que la qualité tient ses promesses, je guette les nouvelles collections de la marque avec impatience.